Jildas rentre de croisade et souffre de grandes difficultés à se réadapter à son monde après des années de guerre et d'horreur. Il est heureux de retrouver sa terre mais ne peut s’empêcher d’avoir l’impression de vivre un rêve éveillé. Le texte, focalisé sur ses ressentis nous montre un homme qui a perdu ses repères et qui pourrait glisser doucement vers la folie. L’introduction du fantastique à travers des meurtres mystérieux amplifie cette dissociation entre la réalité et la perception qu’il en a. Cette ambivalence fantastique est accentuée par la présence de Marie de France, troubadour qui vient enquêter sur les meurtres et qui nourrit les angoisses de Jildas en les éclairant à la lumière des légendes et mythes du terroir.
Cette histoire nous est raconté à deux niveaux qui se marient et se complètent de manière parfaite. Le texte est le premier niveau de narration et l’écriture nous plonge de manière radicale dans une atmosphère médiévale. L’image vient compléter la narration sans être toutefois redondante. Elle fait aussi avancer l’histoire sur le chemin du fantastique en suggérant d’abord puis en montrant progressivement les non-dits du texte. Le parti pris du noir et jaune est très intéressant graphiquement.
Ce qui vient la nuit parle au lecteur de manière forte et puissante.
Sophie