Après avoir exploré la musique mise en scène au cinéma, la Commission Ciné-Jeunes s’est intéressée ce mois-ci à la thématique du rapport à la famille, sous le regard de réalisateurs canadiens : J’ai tué ma mère de Xavier Dolan, premier film d’un petit prodige du cinéma sorti en 2009, ainsi qu’Incendies, quatrième film de Denis Villeneuve pour lequel il obtient sa première nomination aux Oscars en 2011.
Dans les deux cas, qu’il s’agisse de premières réalisations ou non, ces films marquent le début de carrière de cinéastes devenus incontournables.
- En ce qui concerne J’ai tué ma mère, nous l’avons trouvé d'une sincérité touchante : Dolan nous livre ici une histoire criante de vérité, animée par l’obsédante relation amour-haine d’un fils pour sa mère.
Déjà affirmé dans son esthétique, Dolan nous propose une mise en scène extravagante, tout en gardant une certaine humilité derrière et devant la caméra.
En effet, il propose des plans originaux qui nous immergent dans le film jusqu’à nous faire oublier la fiction : nous avons presque l'impression de vivre l’histoire en même temps que les personnages, de ressentir leurs sentiments, autant ceux du fils que ceux de la mère. Nous ne prenons pas partie pour l’un deux, les personnages ont à la fois tort et raison.
- Du côté d’Incendies, adapté de la pièce du même nom de Wajdi Mouawad, nous avons été frappé par sa force et sa poésie.
Tout comme Xavier Dolan, Denis Villeneuve retrace à l'écran l’histoire complexe d’une mère et ses enfants, où les secrets de famille occupent une lourde place.
A la lecture du testament de sa mère, nous suivons Jeanne au Moyen-Orient et assemblons avec elle, petit à petit, les pièces du puzzle d’une histoire d’amour rendue presque impossible par les atrocités d’une guerre de religions.
Plus qu’une histoire de famille, Incendies est un film sur l’amour : celui qui unit les familles, comme celui qui les séparent, les barrières que certains peuvent franchir, comme celles qui resteront à jamais insurmontables.